Chroniques 2017 Cet autre amour de Dominique Dyens

Une histoire d’amour aussi atypique que passionnante : “Cet autre amour” de Dominique Dyens, aux éditions Robert Laffont le 17 août 2017.
 
Le pitch : Ecrivaine mariée depuis 27 ans, la narratrice ne parvient pas à surmonter le traumatisme d’avoir cru son mari mort après que celui-ci a fait un malaise brutal. Sur le conseils de ce compagnon qui la voit dépérir, elle entame alors, un peu malgré elle, une psychanalyse. Au fil des séances, le lien se tisse entre la patiente et son thérapeute, et la narratrice réalise qu’elle est en train de tomber amoureuse de ce dernier… Inconstance, malsaine ? Non : transfert, naturel. Dès lors la chute est aussi irrémédiable que bienfaisante, aussi vertigineuse que salvatrice…
 
C’est en tant qu’Exploratrice de la Rentrée Littéraire 2017 que je me suis vue confier la lecture de ce roman par le site Lecteurs.com, m’offrant par-là la découverte d’une auteure dont j’ignore tout de l’œuvre, un choix des organisateurs qui m’a laissée perplexe pour ce roman que j’ai donc lu en dernier dans le cadre de ma sélection, fort peu emballée par le résumé, craignant d’y découvrir un essai rébarbatif sur la psychanalyse et ses conséquences…
 
Bien évidemment il s’agit là d’un roman qui ne saura pas ravir le coeur de tout le monde… Pour autant, il a su accaparer le mien, puisque je n’ai finalement pas vu le temps passer en compagnie de ce livre, tant et si bien que j’en ai loupé le rendez-vous de la page 100 pourtant sollicité par le site, achevant ma lecture complètement médusée d’en avoir déjà terminé avec cette histoire d’amour particulièrement atypique.
Car je tiens à rassurer toute de suite un lectorat sceptique, ce n’est donc pas un essai sur la psychanalyse, bien qu’il rende à mon sens hommage à cette matière souvent contestée, mais bien plutôt le récit d’un amour aussi puissant qu’impossible. Et de sa plume hypnotique, l’auteure parvient à nous envoûter pour nous faire ressentir, presque vivre cette thérapie doublée d’un amour singulier, éléments constitutifs d’un transfert, lien ambivalent et interdit mais nécessaire au travail du patient avec son thérapeute. Car cet amour, que la narratrice envisage comme une quatrième dimension affective après celles de l’amour pour son partenaire, de l’amour pour ses enfants et de l’amour pour ses parents, apportera à la narratrice autant de bonheur que d’amertume, autant de plaisir que de souffrance, juste ce qu’il faut pour cheminer vers la voie de la “guérison”.
Si je ne saurais être certaine qu’il s’agit là d’un roman autobiographique, il y a de quoi le penser puisque la narratrice est une écrivaine à l’origine de plusieurs romans dont “La Femme éclaboussée”. En tout les cas, l’auteure place sa narratrice dans une position d’ignorance analogue à la nôtre pour nous entraîner à la découverte de cette curieuse thérapie, nous faire comprendre son fonctionnement et surtout appréhender cet incroyable lien qui s’établit et unit le patient et son thérapeute pour lui faire explorer les méandres d’un passé souvent refoulé par son inconscient, ce que la narratrice s’attache à faire sous nos yeux éprouvés et ébahis. Parce que le psychanalyste sait écouter et nous savons lire.
Et cette lecture est d’autant plus rapide que les chapitres sont courts, l’écriture est fluide, teintée d’une certaine pudeur, le style léger, empreint de simplicité, le rendant par conséquent accessible à tous.
 
En bref, voilà pour moi un véritable récit introspectif nous dévoilant une histoire d’amour hors du commun et hors du cadre, particulièrement captivante.

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