Bien que n’ayant pas pu la publier dans la DreamBookGazette comme initialement prévu pour cause d’emploi du temps plus qu’overbooké, j’ai eu l’honneur et le plaisir de voir Yan Lespoux accepter ma petite interview et gentiment se prêter au jeu de mes questions indiscrètes, me permettant ainsi de vous le présenter à mon tour, après avoir eu la chance de le rencontrer à la Librairie de Corinne durant mes congés cet été à Soulac sur Mer puis au Salon du Livre sur la Place à Nancy : Je le laisse donc vous conter l’aventure de son premier roman “Pour mourir, le monde” paru le 24 août dernier aux éditions Agullo…
Quel auteur êtes-vous ? Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis avant tout enseignant-chercheur, historien spécialiste de l’histoire de la revendication occitane contemporaine. Accessoirement, il m’arrive d’écrire de la fiction.
Vous faites partie de cette rentrée littéraire en tant que primo-romancier : Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre la plume pour un si long récit ?
Disons que le sujet s’est imposé. Lorsque j’ai découvert une carte qui faisait référence à ce naufrage qui a eu lieu en 1627 et que j’ai creusé cette histoire, il m’a semblé qu’elle était éminemment romanesque. Très vite, aussi, je me suis aperçu que ça serait nécessairement un roman. Alors il a fallu s’y atteler. Ça a été un peu long… trois ans en tout, mais j’y ai pris beaucoup de plaisir.
Un roman au titre remarquable : Qui en a eu l’idée ?
Avec mon éditeur, nous avons passé beaucoup de temps à chercher un titre. Et puis, au cours de mes lectures, je suis tombé sur le poème d’Antonio Vieira que j’ai mis en exergue du roman et dont le dernier vers donne son titre au livre. J’ai trouvé que ça résumait parfaitement les motivations de mes personnages.
Une histoire qui s’ancre dans l’Histoire : Pourquoi vous être orienté vers ce genre littéraire pour vous lancer dans l’aventure romanesque ?
Comme je l’ai dit plus haut, c’est moins un choix réfléchi qu’un sujet qui s’est imposé un peu par hasard. Un naufrage, des bateaux venus de Goa et du Brésil, des richesses, quelques massacres… Il y avait de bons ingrédients et de quoi stimuler l’imagination.
Que diriez-vous pour résumer votre livre ?
Que c’est un livre d’aventure ! Une histoire de naufrage, de quête d’une vie meilleure d’un bout à l’autre du monde et même un peu un western.
Un roman d’aventure en lien avec un naufrage au large de la côte du Médoc entre 1626 et 1627 : En quoi ces faits tout à faits réels vous ont-ils particulièrement inspirés ? Comment l’expliquez-vous ?
Comme je l’ai dit plus haut, l’événement en soi est romanesque. Si on y ajoute qu’il y a, dans cette histoire, beaucoup de zones d’ombre (on connaît peu la vie de Manuel de Meneses, on ne sait pas exactement tout ce qui a pu se passer avant l’arrivée de la flotte à la Corogne…), cela laissait des interstices dans l’Histoire. Et ces interstices… Eh bien on peut y glisser son imagination.
La dimension historique et marine de votre livre entraîne nécessairement un travail documentaire en amont : Pourriez-vous nous en parler ?
C’est un travail nécessaire qui m’a pris environ deux ans. Il s’agit de se renseigner sur des tas d’aspects : la vie sur les bateaux, à Goa, à Salvador de Bahia, le vocabulaire maritime… Et surtout il faut digérer cette documentation de manière à ce qu’elle s’insère naturellement dans l’histoire sans que l’on soit trop didactique.
Quelle part de réalité/fiction y a-t-il dans ce roman ?
Le naufrage a bien eu lieu, tout comme la reprise de Bahia. Un personnage comme Meneses a bel et bien existé… Et puis il y a tous les personnages imaginaires et en particulier Fernando, Marie et Diogo. On ne sait pas ce qu’il est advenu de la cargaison de la caraque São Bartolomeu… Alors je l’ai imaginé.
Un roman déjà très remarqué depuis sa sortie : Cela n’engendre-t-il pas une certaine pression ?
La pression est là avant, lorsqu’il s’agit d’envoyer le manuscrit à l’éditeur, puis lorsque les tous premiers lecteurs ont le livre entre les mains. Après, on lâche prise : le livre vit sa vie et on n’y peut plus rien, alors rien ne sert de se mettre la pression.
Votre roman vient de paraître mais avez-vous déjà une idée pour votre prochain roman ? Quels sont vos projets littéraires ?
Je n’ai pour l’instant aucun projet. J’attends d’avoir une idée qui me séduise et puis on verra!
Un immense merci à Yan Lespoux pour cet échange aussi enrichissant que son premier roman, “Pour mourir, le monde“, que je vous invite à découvrir sans tarder si vous ne l’avez pas encore fait !